Une espèce farouche qui affectionne les grands espaces forestiers
Chaque printemps, les cigognes noires remontent du continent africain et parcourent les 4000 km qui séparent leurs quartiers d’hiver de notre territoire pour passer les beaux jours dans les massifs forestiers du Parc national. Leur population est estimée à une vingtaine d’individus, qui bénéficient d’un programme de protection, pour conserver cette espèce rare et protégée.
La Cigogne noire aime poser ses valises sur notre territoire, car elle y trouve tout ce dont elle a besoin pour sa reproduction : de grands massifs forestiers avec des arbres matures pour y construire son nid, et des milieux humides avec des mares et cours d’eau de faible profondeur et de très bonne qualité écologique. Outre les rivières, on la trouve dans des prairies humides, des roselières, des mares forestières et autres forêts inondées, milieux dans lesquels elles trouvent de quoi s’alimenter : chabots, truites, amphibiens, insectes, crustacés…
Farouche, elle évite la proximité avec les activités humaines. On la trouve rarement près des habitations ou des routes trop fréquentées, et elle s’envole facilement lorsqu’elle est dérangée par un promeneur. Les forêts du Parc national étant peu densément peuplées, elle y trouve un habitat de choix lui apportant calme et confort, essentiel à sa survie.
Suivies à la trace…
Pour le suivi de l’espèce et l’amélioration des connaissances, les cigognes noires bénéficient d’un programme de baguage (programme personnel n°320 déposé auprès du CRBPO). Elles sont équipées d’une bague métallique marquée du code (Muséum d’Histoire Naturelle de Paris) appliquée sur la première patte.
La seconde patte est équipée d’une bague en plastique munie d’un code alphanumérique lisible à grande distance permettant à tout observateur, où qu’il se trouve dans le monde, d’identifier la cigogne et de signaler son observation au réseau scientifique. Un autre dispositif existe : il s’agit de la balise patte, une balise GPS qui s’installe sur la patte en plus des bagues. Cela permet de suivre les déplacements des cigognes par GPS. Ce suivi est plus précis et permet aux scientifiques d’avoir des données sur les déplacements, l’aire de dispersion et la survie des jeunes de manière quasi instantanée.
Certaines cigognes peuvent également être équipées de balises GPS installées sur leur dos. Celles-ci sont posées sur l’animal comme un petit sac à dos, et permettront un suivi plus précis sur leurs mouvements quotidiens.
C’est parce qu’elle trouve un habitat propice à ses exigences biologiques et à sa reproduction, ainsi qu’une nourriture de grande qualité, que la cigogne noire apprécie le territoire du Parc national de forêts pour y nicher. Le Parc national de forêts a donc une grande responsabilité dans la conservation et la protection de cette espèce. Les équipes du Parc national, de l’Office national des forêts, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO France) et du programme national de baguage (ACETAM) travaillent ensemble pour assurer sa quiétude en période de reproduction et poursuivre l'étude de l’espèce, permettant de mieux la connaître pour mieux la protéger.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à visionner trois capsules vidéos réalisées dans le cadre d’une série « À la rencontre de la cigogne noire » : https://www.youtube.com/watch?v=S4YTouH926c&list=PLD3CK7XBxdiYn3lbQL6QLe7hYeBbGewiN
